Traditions de Noël

Extrait d’une revue Guides de France.


Une tradition naît d’une idée ou d’une émotion si fortement ressentie qu’elle s’extériorise en un acte symbolique. Pour qu’une telle manifestation devienne une tradition vivace, il faut qu’elle puisse revenir chaque année, à la fois semblable à elle-même et renouvelée par quelque détail.

On ne peut pas abuser des traditions. Si elles sont nombreuses, elles perdent de leur valeur et finissent par disparaître. Mais quelques traditions bien vivantes sont une joie pour toutes, car on en attend la date avec impatience ; elles sont un lien entre les guides d’une même équipe ou d’une même compagnie ; et, lorsqu’elles se maintiennent, elles sont une preuve de la vitalité de l’unité.

Il n’y a pas de fête capable de suggérer de plus jolis gestes que Noël pour exprimer notre bonne volonté et notre amour de Dieu et du prochain.

Vous trouverez ci-dessous quelques traditions de Noël, récoltées dans diverses unités. Ne les prenez pas toutes telles quelles. Choisissez celles que vous aimez le mieux. Adaptez-les à votre compagnie, à votre équipe, ou, mieux encore, trouvez-en d’autres pour exprimer les sentiments que vous éprouvez personnellement devant la grande et douce fête de Noël.

Les BA

Les BA collectives sont nombreuses et variées. Que ce soit les vieillards abandonnés, des enfants pauvres, des orphelins, des aveugles, des infirmes, des malades, des familles en détresse qui en bénéficient, (1) nous les pratiquons toutes, ainsi que les saynètes, jeux, chants, goûters ou repas, distributions de cadeaux qu’elles comportent. Il est plus rare de voir célébrer les efforts individuels. Voici comment on le fait dans certaines compagnies. 

• Chacune raconte sur un petit papier (anonyme, bien entendu !) sa plus belle BA de l’année. Tous les papiers sont lus par la cheftaine devant la Crèche.

• Dans certaines compagnies provençales, la Crèche est garnie de plantes (lentilles, blé), plantées à la Sainte-Barbe (4 décembre) et que toutes les guides de l’équipe ont eu à entretenir quelques jours chacune, à tour de rôle. Ces graines représentent les BA individuelles de toute l’équipe pendant le dernier trimestre. Chaque fois qu’une guide fait une BA, elle met de côté une graine qui sera plantée. Et c’est à l’équipe qui aura le parterre de Noël le plus fourni !

[…]

La Crèche du local

• Elle est installée chaque année par l’équipe qui a été la plus chic, ou par les guides qui ont fait leur Promesse dans l’année.

• A chaque Noël, elle s’augmente de quelque nouveau personnage qui symbolise les événements ou les aventures de la compagnie durant l’année.

• Ailleurs, quelques jours avant Noël, chaque guide reçoit un peu de pâte à modeler et sculpte naïvement le santon qui la représentera dans l’attitude qui lui plaît.

La veillée de Noël de compagnie

Souvent, de 4 heures à 7 heures seulement, elle réunit non seulement les guides actuellement en activité de la compagnie, mais encore toutes les anciennes, les guides-aînées et les guides qui, pour une raison de famille, de santé ou de travail, ne peuvent suivre toutes les activités, tout en restant très attachées au Mouvement.

Selon les unités, et selon les années, elle comporte quelques-unes des traditions suivantes :

• Un goûter est préparé par les cheftaines, ou apporté par chacune et donné à sa voisine, lorsqu’un jeu a mélangé toute la compagnie.

• Bien entendu, de beaux chants de Noël.

• Des numéros de feu de camp, des revues de toute l’année, ou des jeux.

• La cheftaine (ou chaque équipe) raconte ou lit un conte de Noël.

• L’échange des cadeaux. Un mois avant Noël, la cheftaine a mis dans un béret de petits billets portant chacun le nom d’une guide de la compagnie. Chacune en tire un au hasard et doit préparer dans le secret un cadeau qui sera remis à la veillée à celle dont elle a tiré le nom.

• Le feu purifiant. Un grand feu est allumé dans la cheminée. Un tas de feuilles mortes est déposé au milieu du cercle des guides. […] Ces feuilles mortes symbolisent tous les péchés et toutes les vilaines actions de la compagnie, durant l’année. Toutes les guides défilent et jettent dans le feu une poignée de ces feuilles. (2)

• Une prière, spécialement composée à cette intention par la cheftaine ou par les équipes, clôture la veillée devant la Crèche allumée.

• Parfois, chaque équipe prépare un cadeau supplémentaire et réserve une part du goûter de compagnie. Après la veillée, l’équipe s’en va dans la rue, munie de ces objets, et ne peut se disloquer qu’après les avoir remis à un pauvre.

La messe de minuit

Dans certaines petites villes, l’aumônier scout dit la messe de minuit dans une chapelle. Toutes les familles de scouts et guides assistent ensemble à la veillée (chants, danses, jeux dramatiques) et se rendent ensuite à cette messe de minuit.

Les rois

D’autres compagnies « tirent les rois » avec leur ronde, une sizaine avec une équipe. Dans chaque équipe, la reine est une jeannette, le roi une guide. (Il n’y a qu’une fève, on choisit sa partenaire). Puis tous les rois et reines se costument (on peut choisir une époque historique, ou un pays). Il y a un grand défilé, et chaque roi offre à sa reine un cadeau préparé par l’équipe, à l’avance. Il y a ensuite des jeux et des danses.


(1) – La liste est toujours d’actualité ! Les maisons de retraites ou les hôpitaux d’enfants ne manquent pas, à moins que ce ne soit les maisons de quartier et les centres sociaux, les quartiers que l’on dit « sensibles », ou encore la misère de ceux que l’on nomme pudiquement « SDF » et qui se rencontrent presque à chaque coin de rue.

(2) – Evidemment, cet acte symbolique ne dispense pas d’une belle confession ! au contraire, ce pourra être un « moment  fort» d’une petite récollection de l’Avent donnée par l’aumônier.

Clémence Meynet illustration.

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