Tout restaurer dans le Christ

Nous partageons ici un poème composé par sainte Elisabeth de la Trinité pour le 15 juin 1904.
Pour le bien comprendre, il faut savoir que le Pape Pie X a promulgué le 4 octobre 1903 sa lettre encyclique E supremi : « Nous déclarons que notre but unique dans l’exercice du Suprême Pontificat est de tout restaurer dans le Christ afin que le Christ soit tout en tous. ».
Extrait des Œuvres Complètes de Sainte Elisabeth de la Trinité, dans « Poésies », Editions du Cerf, avril 2002.

Notons enfin que si l’on connaît souvent la dévotion du Père Jacques Sevin pour la petite Thérèse de l’Enfant-Jésus, la sœur Elisabeth de la Trinité avait aussi toutes ses faveurs.


Mère t’en souvient-il ? En sa belle encyclique
Le Souverain Pontife exprimait un désir,
Mon cœur l’a recueilli comme une fleur mystique,
Et voici qu’aujourd’hui je voudrais te l’offrir.
Oui je rêvais vraiment qu’en moi se réalise
Le souhait si divin de notre doux pasteur,
Et j’avais pour cela pris sa grande devise :
« Tout restaurer en toi, mon Christ et mon Sauveur. »

Ce programme si beau, dicté par la Sagesse,
Est celui de Dieu même en son éternité.
Saint Paul dans ses écrits le répète sans cesse,
C’est le trop « grand amour », l’excès de charité,
Ecoutons-le parler, faisons un peu silence,
O Mère, il vous dira le « décret solennel » :
« Pour que nous fussions purs et saints en sa présence, 
Dieu nous élut en Lui d’un vouloir éternel. »

Mais nous avons péché, grande est notre misère.
Qu’allons-nous devenir si Dieu ne vient à nous ?
« Riche en Miséricorde », il reste notre Père,
La prière du Christ apaise son courroux,
« Et pour faire éclater la gloire de sa grâce,
Il nous justifia par la rédemption. »
Désormais nous pourrons voir l’éclat de sa Face
Car il nous a nommés ses « fils d’adoption ».

Enfin, pour accomplir sa volonté suprême,
« Restaurons dans le Christ et la terre et les Cieux, »
Le Ciel, il est en nous, et l’Esprit Saint Lui-même
Veut le renouveler en l’ardeur de ses feux.
Puis restaurons aussi le Royaume de France,
Offrons « le Sang du Juste », Il est notre rançon,
Par lui nous obtiendrons la paix, la délivrance,
Et Dieu prononcera le suprême pardon.

« O Père, c’est pour eux que je me sanctifie. »
Tel est de Jésus-Christ le dernier chant d’amour.
Recueillons sa prière, elle est source de vie,
Et faisons-la monter jusqu’à Dieu nuit et jour.
A l’heure décisive où tout doit disparaître,
Je voudrais répéter cet hymne de l’Epoux :
« Je vous ai fait aimer, je vous ai fait connaître,
J’ai consommé votre œuvre, ô Dieu je viens à vous. »

« Il nous a transféré, dit encore l’Apôtre,
Des ombres de la mort au royaume éternel. »
« L’héritage des Saints » est devenu le nôtre,
Et nous sommes déjà de la cité du Ciel. »
Telle est notre grandeur, telle est notre richesse
Car « nous sommes au Christ et le Christ est à Dieu. »
Pour son immense amour bénissons-le sans cesse,
Chantons à sa louange un hymne glorieux.

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