Avec l’Amour infini

Nous voudrions simplement donner ici quelques points de réflexion, pour ouvrir une méditation plus personnelle, qu’il faudra faire loin de cet écran sur lequel vous êtes probablement en train de lire.
De temps en temps, sachons prendre quelques instants pour rompre avec le rythme quotidien et nous retrouver face aux choses véritablement fondamentales. 


Quelle est notre vocation d’hommes et de femmes ? Quel est le véritable sens de notre existence ?
L’homme est créé pour louer, honorer et servir Dieu, notre Seigneur et, par ce moyen, sauver son âme.

Tout le reste n’est que futilité. Superflu. Bien sûr, nous sommes créés, incarnés, et nous devons user de la création. Mais vous connaissez la maxime de saint Ignace : autant que… pas plus que… Nous devons user de la création autant qu’elle nous permet d’aller plus sûrement à Dieu, mais pas plus qu’elle ne nous mène à Dieu. Santé, richesses, honneur… autant que, pas plus que…

C’est comme si nous voulions gravir une montagne. Nous ne pouvons y aller sans aucun matériel. Il en faut autant que, mais pas plus que nécessaire. Ne soyons pas de ces novices qui mettent dans leur sac « tout ce qui pourrait servir »… et qui n’arriveront jamais au sommet. Seulement ce qui est indispensable. Tout le reste est superflu.

« ce n’est pas seulement parce qu’il est débrouillard que le routier a le sac moins chargé que le novice, mais parce qu’en avançant il se dépouille, il simplifie sa vie autant que son équipement et dégage son âme jusqu’à estimer superflu ce que naguère il jugeait nécessaire. Moins il possède et plus il se possède, et plus il peut se donner, puisqu’il est libre. »

Jacques Sevin, Pour penser scoutement, 1931

Alors seulement nous pourrons libérer notre esprit, nous pourrons tenter de nous représenter la Création du Monde…
Dieu, présent de toute éternité, qui s’aime dans sa Trinité, à qui il ne manque rien… et qui a tout créé : les anges, l’univers, les astres, la terre, toute la diversité de la nature. Dieu, qui de toute éternité, a pensé à moi…

Nous pourrons aussi, selon notre attirance personnelle, nous représenter l’Incarnation.
Imaginer la scène formidable de l’Annonciation, cette Vierge si pure et si parfaite, et Dieu qui se fait homme. Le Créateur qui se soumet à la créature, il s’incarne, il prend la même nature, le même état que nous. Il se fait frère parmi nous. Et tout cela, dans le but de mourir sur la Croix, de tout sacrifier, de partager chacune de nos peines, et de nous montrer comment nous devons vivre sur cette terre. De toute l’histoire de l’humanité, il y aurait eu un seul péché véniel que l’histoire aurait été la même. Il fallait pour réparer l’outrage infini une réparation infinie. Il n’y a eu qu’un seul péché de Lucifer, qu’un seul péché de la part d’Adam, qu’un seul péché mortel pour tant d’âmes qui sont pour l’éternité en enfer…

On pourra se représenter l’Enfer, et nos cinq sens nous y aideront, en imaginant et en comparant ces sensations à tout ce que nous connaissons de plus horrible ici-bas. Et, parallèlement, nous penserons à notre entrée en Paradis. La Cour céleste, les anges qui adorent Sa Majesté, notre douce Mère, couronnée, sur son trône, aux côtés du Divin Maître. Les membres de notre famille, les saints… la musique des anges, le parfum de l’encens… l’éternité…

Mais surtout, surtout nous penserons à l’heure de notre mort. Peut-être ce soir, peut-être dans cinquante ans. Peut-être brusque et inattendue, peut-être lente ou progressive… 

Notre lit de mort par exemple… quels seront nos sentiments ?… accomplissement, sérénité, regrets… 

Nous imaginerons le Christ, à notre chevet. Un Cœur aimant, ne demandant qu’à nous pardonner, un Frère qui veut être à nos côtés pour l’éternité. La Miséricorde infinie. Un mot, un soupir, un véritable élan d’amour, et tous nos outrages s’envolent… et cette Mère, qui a partagé le Calvaire avec Lui… elle nous tient la main, elle nous sourit et nous accompagne à cet instant décisif…

Qu’aurons-nous à leur offrir ? Est-ce que, durant toute notre vie, nous nous serons détournés de l’Epoux divin ? Est-ce que, ayant refusé ses avances pendant des années et des années, nous nous refuserons encore à Lui ?

La mort… la mort, c’est la privation du temps. Qu’en avons-nous fait de ce temps ? Avons-nous toujours fait… de notre mieux ? malgré toutes nos imperfections ? ou nous sommes-nous contentés d’une petite vie honnête… comme ces écoliers « j’ai révisé pour le DST !… je vise un 10 ! » Visons-nous le 10 ? pourquoi pas le 20 ? Notre plus grande crainte, ce doit être de refuser quelque chose à Dieu… pourrons-nous dire avec le psalmiste :  « Mon cœur est prêt, Seigneur » Ps 56,8 ?

Le Sacré-Cœur… très aimant… à notre chevet. Mais l’instant d’après, le temps d’un dernier souffle, et ce sera le Souverain Juge : plus de rémission possible. Plus de temps. Notre jugement particulier. Comment se déroulera-t-il ? Y verrons-nous notre Mère céleste les bras ouverts, nous inondant de grâces, ou la Pieta qui pleure de voir ses fils se damner pour l’Eternité ?

Peut-être pourrons-nous penser à quelques couplets du Père… ses chansons terminent bien souvent sur le même thème…

A s’immoler, et sans regrets,
 Ils doivent être toujours prêts,
Les Scouts de France !

Lorsqu’un jour, notre tâche bien finie,
L’Appel Scout viendra clore notre vie,
Au ciel où Dieu nous attend
Nous irons tous en chantant.

Fais-nous quitter l’existence
Joyeux et pleins d’abandon,
Comme un Scout, après les vacances,
S’en retourne à la maison.

Pour ne citer que les plus connus…

Alors pensons-y : quel sera le dernier instant que nous passerons sur cette terre ? Sommes-nous prêts ? Serons-nous noyés dans l’océan d’Amour infini ou repoussé dans la Géhenne de feu ?

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