Les cinq buts du scoutisme

Dès l’origine, Baden-Powell, et après lui tous les grands théoriciens du scoutisme, a listé cinq buts*. Leur formulation et leur ordre varient un peu selon les auteurs, mais l’idée demeure toujours la même. Penchons-nous un peu sur ces notions fondamentales, qui doivent structurer chacune de nos activités. 

Commençons par le commencement : connais-tu les cinq buts du scoutisme ? Bien sûr… bon, très bien. Pour Paulo, au fond près du radiateur, on répète : santé, habileté, caractère, sens de Dieu, service… C’est bon ? répète encore. Note-le sur ton sous-main, sur ta table de nuit. Où tu veux, mais il faut que ça te rentre dans le crâne ! Tu veux en savoir plus ? procure-toi la brochure « bases fondamentales du scoutisme ». Tu peux l’acheter, ou la consulter sur Internet. Ça a été rédigé par quatre commissaires au moment des réformes des années 60 pour expliquer ce qui faisait l’essentiel de la méthode, pour chaque branche.

Philosophons…
Mais revenons à nos buts. Peut-être as-tu quelques notions de philosophie. Saint Thomas nous explique qu’en toute chose, le but est premier dans l’intention, mais dernier dans la réalisation. Pour faire simple, si tu montes dans une voiture, c’est pour aller quelque part. Et tu as pensé que tu voulais te rendre à destination avant de penser à monter dans la voiture (et j’espère qu’entre les deux, tu as pensé que ce serait vachement plus sympa d’y aller à l’azimut).

Quel est le but du scoutisme ? Vois la Loi : le scout est courtois, loyal, pur… mais il est fait pour… servir. C’est sa finalité. C’est la devise des routiers, c’est la BA et le « service rendu à quelqu’un » qui sont « notre signature ». C’est donc en toute logique notre cinquième but. Premier dans l’intention, mais dernier dans la réalisation.

Observons…
Et par où passons-nous pour y parvenir ? Le scoutisme est pédagogue, réaliste. Alors observons et cherchons à comprendre. Comment se développe un enfant ?
Petit, il mange et dort, il apprend la propreté… Il développe son corps. Santé.

Après, parce qu’il maîtrise de mieux en mieux ce corps, il commence à toucher à tout, à tout mettre à la bouche, au grand dam de ses parents. Mais c’est tout à fait normal. Il entre en contact avec ce qui l’entoure, il développe ses sens (ses sens externes dirait l’Aquinate), il précise sa motricité. Habileté.

Ensuite, justement parce qu’il a cette connaissance du réel, par ses sens, il va pouvoir développer son imagination. C’est encore saint Thomas d’Aquin qui nous l’explique : tout ce qui parvient à l’esprit passe par les sens. Et sur cette imagination va se développer la volonté, et ce que saint Thomas appelle les sens internes. Oui, pour vouloir, il faut imaginer. C’est parce qu’on imagine la plaque de chocolat dans le placard, qu’on veut se lever pour aller la chercher. Imagination, volonté, sens internes : caractère.

Et une fois qu’on est capable de vouloir, vers quoi dirige-t-on sa volonté ? Non Paulo, pas vers le chocolat. Cherche plus élevé… vers la source de toute chose, vers le premier principe, le Créateur. Sens de Dieu.

Fini ?
Santé, habileté, caractère, sens de Dieu. On y est alors ! on est parvenu au but ultime. Comment peut-on chercher quelque chose après Dieu ?

« Mais chef, tu as dis qu’il y avait cinq buts ?! » T’as raison Paulo. Tiens, récite-nous ton acte de Charité. « Mon Dieu, je vous aime de tout mon cœur et par dessus toute chose parce que vous êtes infiniment bon, infiniment aimable et j’aime mon prochain comme moi-même pour l’amour de vous. »… Tu vois ce que tu as fait ? Tu proclames ton amour de Dieu, et cet amour débordant rejailli sur les créatures : « et j’aime mon prochain ». Nous aimons notre prochain, nous servons, par amour de Dieu. Il ne s’agit pas d’un humanisme gentillet. « Ce que vous faites au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le faites. » Le voilà notre cinquième but : service.

Alors ? tu comprends mieux ? Santé, habileté, caractère, sens de Dieu, service. Voilà les cinq buts qui doivent structurer tout notre scoutisme, toute notre progression. C’est bien pour cela que les critères des carnets guides-aînées et routiers sont structurés ainsi. D’ailleurs, jadis, les carnets éclaireurs étaient aussi structurés selon ces cinq buts. Et toi, chef de troupe, CP, ou Akela, à chaque fois que tu prépares une activité, pose-toi la question : est-ce que j’aide mes garçons à progresser vers ces cinq objectifs ? Pas complètement ? alors revois ta copie, améliore, re-travaille… oui ? alors parfait, continue !


* Pour être exact, Baden-Powell a listé quatre buts, estimant que le sens de Dieu n’était pas un but séparé des autres, mais qu’il devait prendre tout le scoutisme. C’est Louise Nourissat, cheftaine SdF qui, à Chamarande, a ainsi explicité le cinquième but. Plus d’infos ici.

 

 

One Reply to “Les cinq buts du scoutisme”

  1. […] t’appartiens plus mais que tu es fait pour servir » dit le Départ Routier, faisant écho à l’article 3 de notre loi. On croirait entendre Saint Paul… Notre vie de camp doit être ce renoncement permanent à […]

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