Réveillon Bushcraft !

Pour ceux qui ont osé l’aventure, la nouvelle année se sera ouverte à la mode bushcraft… comprenez : à la lueur d’un clair de lune, réchauffés d’un bon feu de bois, unis par un moment unique.

Malgré les désistements de dernière minute (peur du froid ?) notre petite troupe s’est donc lancée ce samedi, sac au dos, à l’assaut du Mont Saint-Rigaud.

Le terrain est complètement trempé, il pleut depuis plusieurs jours. Mais ce dimanche le Ciel est avec nous et l’azur s’étend jusqu’à l’horizon. On espère que ça va durer.

Après deux heures de marche à travers bois, stagiaires et formateurs de la Compagnie de la Sainte-Croix ont pu faire connaissance, non sans avoir apprécié la beauté du paysage et de la cascade du ruisseau du Saut.

Enfin, voici notre lieu de bivouac. Les formations se déroulent tout au long de l’après-midi, dans l’optique de préparer notre soirée et de vivre la nuit à venir dans les meilleures conditions possibles de confort.

On commence donc par quelques principes de thermorégulation. Comment le corps réagit-il au froid ? Comment perd-on de la chaleur ? Comment adapter notre équipement et nos comportements en conséquence ? Les questions ne manquent pas et révèlent l’intérêt des stagiaires pour la question. (Alors ? pour votre prochaine sortie ? coton ? fibre respirante ? laine ?)

Utilisation du couteau ensuite : règles de sécurité, quelques manipulations, bâtonnage… permettent de préparer du petit bois sec pour l’allumage du feu. Par la pratique, on se rend bien vite compte de ce qu’est un « bon » couteau, ou du moins un couteau adapté à la vie hors de la maison. C’est autre chose que de découper un steak haché dans son assiette !

Dans une ambiance détendue, nous enchaînons sur le troisième module : le montage d’abris. Plusieurs possibilités sont enseignées au moyen d’une simple bâche, allant de l’abri d’urgence au montage totalement fermé, permettant une nuit sereine. Quelle que soit la solution choisie, le montage prend moins de dix minutes !

Les solutions adoptées, justement, seront diverses : les stagiaires oscillent entre la tente et le montage de tarp. Les formateurs choisissent de jouer le jeu pour ouvrir 2018. Leur matériel pour la nuit se limitera à trois couvertures de survie et trois tapis de sol. Pas de sac de couchage donc, et un abri très ouvert, mais dans lequel ils vont pouvoir dormir en manches courtes !

Pour l’heure, il faut faire la réserve de bois : le jour commence déjà à baisser, et la température avec. Bientôt jaillit la flamme qui offre réconfort et lumière. La flamme qui offre surtout le moyen de manger chaud ! Ce n’est pas peu dire puisque, sous la direction d’un instructeur, nos stagiaires nous préparent un festin de roi !

Fondant de foie gras du Périgord sur ses toasts maison
Savoureux magrets de canards marinés à la poire
Tartare d’ananas au basilic

Le tout est bien sûr arrosé dignement. L’occasion de vous recommander le « Domus », un petit Côte de Gascogne qui a fait l’unanimité…

Les discussions vont bon train autour du foyer, et un vin chaud termine de sceller cette mémorable soirée. Tandis que les paupières se font lourdes, quelques gouttes viennent donner le signal. Le vent se lève et nous rappelle que nous sommes tout petits. L’un après l’autre, nos convives rejoignent leur duvet…

 

Les formateurs s’installent sur leur couche de branches de sapin et allument leur feu. Sans surprise, le principal ennemi durant cette nuit ne sera pas le froid, mais la fumée dégagée par le foyer, due au bois résineux et humide. L’attaque de deux chiens féroces et assoiffés de sang au cours de la nuit [quoi ? je déforme et j’amplifie ? mais non… j’offre du rêve !] vient troubler le silence nocturne… au péril de leur vie, les survivants d’alors chassent les funestes intrus… et le silence se fait à nouveau. Ici, la nature est étonnement muette.


Le réveil se fait progressivement… le temps est nettement plus humide, avec un froid glacial surtout. Qu’importe, après un bon petit déjeuner bien chaud, nous montons au sommet du mont pour une séance d’hébertisme, sous la direction de notre spécialiste. En deux mots, l’Hébertisme, c’est développer ses muscles, son agilité et son caractère par des exercices simples et complets, le plus souvent en milieu naturel. Il ne s’agit pas de sur-développer tel ou tel muscle, mais de mettre en œuvre des pratiques simples, dans un cadre ludique, que chacun peut reproduire chez soi sans matériel. Les petits défis vont bon train, et nos séances d’étirements attirent les touristes venus admirer le panorama.

Mais le temps passe toujours trop vite et il faut bientôt rejoindre notre camp, pour plier nos affaires, prendre notre dernier repas sur place, et regagner les voitures. Une averse de grésil et quelques flocons de neige ajoutent un peu de piquant à notre départ.

La marche est l’occasion d’un petit bilan – « C’est magnifique ! » 😉 – , et d’une dernière photo sur l’aqueduc. Chacun se réjouit de ces deux jours.

Nous avons pu nous aérer, sortir des salons enfumés et alcoolisés pour renouer avec notre environnement, avec une nature créée à notre taille.
Nous avons pu faire de nouvelles rencontres, partager et échanger dans un climat bon enfant.
Nous avons pu apprendre. Apprendre de grands principes et des petits trucs pratiques (un simple Ziploc©…). Apprendre par l’application directe et concrète. Un apprentissage qui nous permettra d’évoluer avec plus de confort, de sécurité, de liberté et d’intérêt.

Grand merci aux stagiaires, dont l’envie n’a d’égal que leur bonne humeur. Grand merci aux formateurs, toujours prêts à donner de leur temps et de leur personne pour offrir ces moments de joie simple, ces petites pauses dans la folie du métro-boulot-dodo… Une bulle d’oxygène salvatrice… en attendant la prochaine activité de la CSC !

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